Décidemment, le sommeil ne venait pas. Cela faisait plus de trois heures que j'essayais de m'endormir. La seule chose que j'avais réussi à faire, c'était tomber de mon lit tellement je me retournais dans tous les sens. Finalement, je me décidais enfin à me lever pour aller me dégourdir les jambes. Les couloirs étaient déserts. Enfin, presque. Ne restait que les préfets. Et Rusard...

Arrivée devant un escalier, je levai les yeux et vis un bout de ciel. Les étoiles et la lune m'attiraient. Je montais doucement les escaliers en colimaçon. En haut, l'air était frais mais le ciel dégagé offrait une magnifique vue sur tout le château et surtout, sur les étoiles. Celles-ci avaient toujours eu le don de me calmer, de me détendre. Et je crois que j'en avais bien besoin.

J'enjambais le bord de la tour et m'assis, les jambes dans le vide. Heureusement que je n'avais pas le vertige sinon, je n'aurai pas supporté avoir des centaines de mètres de vide sous mes pieds. Mais je trouvais cette sentation particulière. Et magnifique. Un bruit se fit entendre. Un bruit de pas. Sur mes gardes à cause de ce maudit magicien imitateur de Voldemort, je sortis ma baguette de ma poche. Mais c'était juste une jeune fille. De longs cheveux blonds, un regard brillant, une douceur et une pâleur propre aux Serpentards plus simpas que la moyenne.

Salut, alors toi aussi, c’est ton endroit préférée, là ou tu ne pense à rien?

Je la regardais en souriant. Elle avait l'air simpa, vraiment. Et n'avait pas hésité à m'adresser la parole, contrairement à certains Serpentards que je ne nommerais pas, bien sûr.

C'est la première fois que j'y viens. En dehors des cours, évidemment. Mais j'avoue que c'est bien un endroit où on peut venir réfléchir tranquillement. Je me demande pourquoi personne ne vient ici. C'est beau.

Les jambes toujours dans le vide, je me retournais légèrement vers la nouvelle venue. Une simple chemise de nuit et une écharpe. Elle était toujours plus habillée que moi, en chemise de nuit, sans écharpe. Un rire m'échappa.

Comment tu t'appelles, au fait ?

Si je devenais amie avec elle, ça compenserait mon aversion pour les filles Serpentards. Tsss. Tout ça à cause d'une seule peste qui se croit tout permis...

Moi, je viens souvent ici, le soir.

Intéressant. Ce lieu était apparemment un de ses préférés. Et je comprenais pourquoi. Le ciel, les étoiles, la lune, l'air frais et surtout, le calme ! Je ne croyais pas l'avoir déjà vue dans les couloirs ou lors d'un cours commun. Mais il y avait tellement d'élèves que je me trompais peut-être. Mais je ne pensais pas me tromper en disant que ses amies ne savaient pas qu'elle venait souvent ici. Elle avait l'air d'aimer avoir un coin tranquille où venir, le soir, lorsque le sommeil ne venait pas.

Taylor, et toi ?

Très joli prénom. Je l'aimais beaucoup et ce depuis toujours. J'avais trouvé adorable une petite fille qui habitait dans notre rue et qui portait ce prénom. Toutes les Taylor devaient être mignone à croquer. Cette relexion me fit sourire.

Victoire. Tu es en Serpentard, pas vrai ?

Je ne devais pas laisser les impressions toutes faites me gâcher une amitié possible. Je n'avais pas grand chose contre les serpents même si, je l'avoue, ce n'est pas dans cette maison que j'avais le plus d'amis... Mais, tant qu'ils ne me cherchaient pas des problèmes, je m'entendais bien avec eux.

Oui. Et toi, dans quelle maison es-tu?
Gryffondor.

Le silence s'installa. Nous regardions toutes les deux la lune presque pleine. Génial, dans quelques jours je ne dormirais pas de la nuit. Quoique, ça ne changerait pas vraiment de cette semaine... La lune brillait beaucoup et nous pouvions voir presque comme en plein jour. C'est une des choses que j'apprécie énormément dans la vie. Les petits plaisirs font les grands bonheurs. Décidement, j'adore cette phrase. Deuxième journée que je la retourne dans ma tête. Pensant au crayon et au calepin cachés dans ma poche, je les sortis et notais rapidement la phrase. Taylor me regarda puis regarda mon carnet.

Je note des petites choses, des pensées, des phrases que j'aime bien. Je l'ai toujours avec moi, ou presque. C'est très utile.

La nuit était le meilleur moment de la journée, pour moi. Le calme, les rencontres inatendues, les rires étouffés, le sentiment d'interdit, aussi. Je préférais le calme de la nuit au vacarme de la journée. Contrairement à d'autre, diraient certains. Et oui, je m'appelle Victoire, je suis folle, j'aime le calme et le chocolat. Et je délirais en pensée... Il faudrait que j'arrête ça, c'est une mauvaise habitude...

Victoire était donc dans la maison Gryffondor, bien. J’aimais bien cette maison, j’avais quelques amis qui s’y trouvaient. Victoire allait surement devenir une très bonne amie, ou alors, sa restera une connaissance. Vers la fin de la semaine, la pleine lune brillera dans le ciel, donc je serais surement sur la Tour, c’étais même sur. Victoire commença à noter quelques choses sur un petit carnet. Curieuse, je regarda ce quelle noter, mais je n’arriva pas à décrire ce qu’il y était écrit.

«  Ah d’accord. »

Quelle bonne idée de faire cela. Mais bien sur, je n’aimais pas écrire sur des cahiers, sa m’énerver. Je préférée tous garder en tête. J’ai une très bonne mémoire. Cela vous étonnes peut être, vu que mes notes ne sont pas terrible, mais c‘est parce que j‘ai jamais envie de travailler…

« C’est une très bonne idée de faire ça. »

Je pris ma baguette et joua avec, en faisait attention de ne pas la faire tombée bien sur.

C’est une très bonne idée de faire ça.

Je lui souris. Elle avait tenté de lire par dessus mon épaule mais ne semblait pas avoir réussi. Je lui tendis mon cahier où elle put lire : Les petits plaisirs font les grands bonheurs. Oui, j'aimais beaucoup cette phrase. Elle voulait tout dire.

Dans la nuit, les cheveux blonds contrastent avec le noir. Ca doit être pour cela que celui qui passait en dessous de la tour leva les yeux vers nous. Je lui fis un signe de la main et espérant que ce n'était ni un prof ni un préfet. Je n'avais pas envie de faire perdre des points à ma maison et Taylor non plus, sûrement.

Celle-ci avait d'ailleurs prit sa baguette et jouait avec, au dessus du vide. Je sortis la mienne et la fis tourner entre mes doigts.

Quel bois et coeur ?

Il paraît que la baguette des sorciers reflètent une partie d'eux. Je pourrais peut-être connaître un peu mieux mes amis si j'observais leur baguette. Ce n'est pas une mauvaiser idée, tiens ! Je pourrais découvrir leurs faces cachés, en faisant ça. Mais le voulais-je vraiment ? Les secrets ne sont parfois pas fait pour être découverts.

Bois de vigne, ventricule de licorne! Et toi ?
Boix de houx et Plume de Phénix.

Je devrais aller faire un tour à la bibliothèque pour me rappeler les détails mais il me semblait que les ventricules de licorne étaient très rares. Je ne me rappelais plus exactement ce que ça voulait dire. Des êtres exeptionnels, quelque chose comme ça.

Je ne me rappelais même plus à quel âge j'avais reçu mon première baguette. Il me semblait toujours l'avoir eu. A la maison, lorsque mes parents étaient petits, ils avaient leurs baguettes très tôt. Pour pouvoir apprendre à l'utiliser. Ils avaient décidé de faire pareil avec leurs enfants. Les baguettes étaient donc apparu très tôt dans ma vie. Je devais avoir huit ans, peut-être neuf. Et je remerciais mes parents car, grâce à ça, je me débrouillais un peu mieux, la première année.

Tu as des frères et soeurs ?

Je ne me rappelais pas si je lui avais déjà posé la question. Mais, pour connaître ses amies, il faut connaître sa famille. Et son caractère, d'ailleurs. Mais ça, je le découvrirais bien assez tôt. Son sens de l'humour aussi, je le cernerais avec le temps. Mais elle avait vraiment l'air simpa, contrairement à certaines Serpentards.

Non, je suis fille unique. Et toi?
J'ai une soeur, Dominique, et un frère, Louis. Ils sont tous les deux à Poudlard.

Je ne sais pas si j'aurais aimé être fille unique. Bien sûr, il y a des avantages mais aussi des inconvénients. Plus d'attention et d'amour. Plus de corvées et d'engueulades. Mais c'était pareil dans toutes les familles, non ? Qu'on soit un ou dix enfants ne changeait rien. Nos parents nous aiment toujours. Sauf que, des fois, ils le montrent moins. J'avais vraiment de la chance. Mes parents étaient tout simplement géniaux.

Cette fille était vraiment simpa. Je sentais un côté un peu déconeur qu'elle ne me montrait pas encore. J'allais vraiment m'entendre avec elle, j'en étais sûr. Je ne voyais pas pourquoi elle avait été envoyée chez les serpents... Elle avait l'air différente d'eux. Mais bon, ce n'est pas mon problème. Même si nous avions des différences, nous avions aussi des ressemblances. La première ? On montait ici, la nuit... Et je pense que c'est une chose qui nous raproche beaucoup. Pas un peu, beaucoup. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que cette tour allait voir des choses étranges venant de notre part. Et elle venait aussi de voir naître une amitié. Elle devait en avoir vu d'autre, évidemment. Mais je trouvais drôle l'idée qu'une tour puisse assister à des choses aussi abstraites que l'amitié l'amour ou la haine... Je divaguais encore. Heureusement que Taylor ne pouvait pas entendre mes pensées. Sinon, elle me prendrait pour une folle et partirait en courant. Ou alors resterait et se montrerait aussi folle que moi...

Tu es une Weasley alors?

Je la regardais, surprise. Elle devait connaître Domi ou Louis. Je lui souris. Il ne me semblait pas que mes parents m'aient parler des Crowford mais peut-être que je me trompais. Je n'avais pas la mémoire des noms. Des visages oui, des phrases, oui. Mais pas des prénoms.

Oui, Victoire Weasley, pour vous servir !

J'éclatais de rire. Elle faisait une de ses têtes ! Oui oui, je suis folle, timbrée, allumée et tout ce que vous voulez ! Ca y est, je fais des rimes, en plus de ça... Pas bien du tout ! Le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Le ciel se teintait de pourpe et d'orange. Je me tournais vers Taylor et lui souris.

Je crois que je vais y aller... Bonne fin de nuit !

Je repassais les jambes du côté de la tour et sautais sur le sol. J'allais descendre les escaliers quand je me rendis compte que je n'avais pas souhaité bonne nuit comme il faut. Je courrais vers Tay, la pris dans mes bras et lui fis un gros bisou en riant. Puis, je la lâchais et descendis les escaliers en courant. De retour dans mon dortoir, je me laisse tomber dans mon lit en m'endors comme un masse... Pour quelques heures !