Chace, lève-toi ! On va rater notre avion !

J'ouvrais difficilement les yeux. Depuis quand les sorciers avaient besoin d'avions pour aller dans les pays qu'ils veulent visiter ? La magie existait, bon sang ! Avec un soupir, je mis les pieds en bas du lit et décollais lentement les paupières. Jetant un œil sur mon cadran lumineux, je vis qu'il était à peine trois heures du matin... Levant les yeux au ciel, je me levais et me dirigeais vers les escaliers pour aller manger quelque chose avant de partir. Ma mère me cria encore une fois de me dépêcher lorsque je buvais un café brûlant.

Y a pas le feu, bordel ! L'avion part dans une heure !

Et voilà, j'étais de mauvaise humeur ! Bravo, Maman... Un jean noir, un pull noir, des chaussures noires. Ouais, mes habits reflétaient assez bien mon humeur. Même très bien. Pourtant, j’aimais beaucoup partir en voyage. Les avions, l’ambiance des aéroports, le rire des familles heureuses et les plateaux repas de la première classe. Les rencontres, les sorties, les rires avec les amis rencontrés sur place. Oui, j’aimais de plus en plus voyager. En plus, je me rapprochais de la majorité. Qui dit majorité dit sortie en boîte. Qui dit sortie en boîte dit rencontre avec des belles filles. Je commençais à partir dans mon trip, dans mes pensées. Le voyage de la maison jusqu’à l’aéroport passa très rapidement. Perdu dans mes pensées, je ne vis rien du paysage. Quoique, je le connaissais par cœur, alors, je ne loupais pas grand-chose. La montée dans l’avion, le couloir serré entre les sièges, l’attente du décollage.

Des heures plus tard, nous atterrissions enfin à Moscou, destination finale de notre voyage. La limousine commencée par mes parents nous attendait à la sortie. L’air glacé de la Russie me brula les yeux, me piqua la gorge et je dû fermer les paupières pour ne pas que mes yeux sèchent. Bien que je sache que c’est impossible. Je préférais attendre d’être dans la voiture pour ouvrir les yeux et admirer les paysages glacés du pays. Les sièges confortables et la chaleur de la Mercedes me permirent d’ouvrir les yeux sans que ceux-ci me brûlent. Nous arrivons enfin à l’hôtel, après des heures passées dans l’embouteillage gigantesque qui paralysait le centre de Moscou. Les bagages furent rapidement jetés sur les lits, des habits plus chaud furent enfilés et, les mains gantés, je sortais, seul, dans les rues éclairées de la ville. Je m’attendais à faire des rencontres au café alors je me dirigeais vers celui qui semblait le plus à la mode.

Je poussais la porte, entrais dans l’endroit chauffé et plein à craquer. Un sourire sur les lèvres, je me dirigeais vers une table occupée par une jolie jeune fille dont je ne voyais que les cheveux. Je m’assis en face d’elle, sans lui demander si la place était libre et levais les yeux sur son visage. Je retins un sursaut, me forçant à garder mon visage neutre. La peau pâle, presque transparente, les cheveux bruns, magnifiques. Je n’avais pas vu la petite fille qui était assise à côté de Stefan. La petite fille…. Ma fille… Suzie. Si je m’attendais à les trouver là, je ne serais jamais venu. Jamais.

Salut Stefan.

Bonzour

La petite parlait… Alors là, j’étais sous le choc. Et Stefan sembla le remarquer. Je me rappelais notre soirée, les baisers, les caresses. Mais je savais parfaitement qu’elle ne s’en souvenait pas. Elle était totalement bourrée à ce moment-là. Je n’étais au courant que j’avais une fille que depuis que les rumeurs avaient commencées à courir partout dans l’école. Mon cerveau avait fait le calcul et mon cœur avait immédiatement compris. Je ne savais vraiment pas comment j’allais me sortir de ce pétrin mais les grands yeux de Suzie étaient fixés sur moi. Des cheveux blonds. Stefan devait avoir compris que le père avait des cheveux blonds parce que, elle, elle avait de magnifiques cheveux bruns, cascadant sur ses épaules graciles. La Serpentard lâcha un petit rire en entendant notre fille parler.

Salut Chace ! Tu n’as pas l’air bien. Ca va bien ?

Que répondre à ça ? Mon cœur battait presque trop vite. J’étais tellement surpris de la voir, ici, à Moscou. Surpris, énervé et heureux. Tant de sentiments contradictoires. En même temps, elle avait bien le droit de venir ici. Mais pourquoi avait-il fallu que je tombe sur elle, le premier jour, dans un bar alors que la ville contient des milliers d’habitants ? Ma chance devait être allé faire un tour dans le village d’à côté. C’était bien le moment, tient !

Oui oui, ça va. Je suis surpris de te trouver là. Et toi ? Comment allez-vous ?

Je savais qu’elle comprendrait le vous. Elle était tout sauf débile, ma jolie Stefan. Mon regard se tourna vers Suzie. Magnifique petite fille. Un mélange parfait entre Stefan et moi. Si je m’attendais à ça lorsque… Oui, j’étais heureux. Mais tout de même extrêmement surpris. Comment aurais-je pu deviner que j’allais être père aussi rapidement ? Et en plus, mes parents allaient me tuer… S’ils l’apprenaient, tout de fois. En même temps, ce n’est pas une chose que l’on cache facilement.
Papa, Maman, je suis père…
Ah ouais, non. Pas sûr qu’ils apprécient… Pas sûr du tout, même. Mais je n’allais pas laisser tomber ma famille comme ça. J’étais responsable d’eux. Quoiqu’en disent mes parents et les autres. Je m’en fichais. Tant que Suzie et Stefan étaient heureuses, j’étais heureux. Mais je devais savoir s’il elle savait ou voulait savoir. Le temps des questions allaient bientôt arriver.

Je regardais Chace. Enfin, je le fixait serait plus exact. Il me répondit qu'il était surpris de me retrouver là. A ce que je' sache, trouver serait plus appropriez comme mot, à l'école, je lui parlait à peine. Il demanda comment NOUS allions. « Réponds lui, que VOUS vous en sortez bien sans lui. », « Oh arrête d'être comme ça. ». Je souris et lui répondit : « Pour ma part, je vais bien! Comme tu dois le savoir, car toute l'école est au courant, je suis encore à la recherche du père de ma Suzie. Oh grand hasard, tu ne le connaitrais pas? ». Évidemment qu'il ne le connaissait pas. J'essayais juste de détendre l'atmosphère. Pourtant, à l'inverse de l'effet escompté, l'air était encore plus tendu. C'est à peine si on pouvait avoir peur de bouger pour ne pas casser l'atmosphère. Kisha ne parlait plus, elle ne commentait plus. « Débrouilles-toi! ». Je sentis ma petite fille frissonner. Je tournais la tête vers elle, enlevant par la même occasion mes yeux de ceux de Chace et prit Suz' dans mes bras, après quoi je la berçais et regardais Chace en lui interdisant de se moquer.

Certes, il y avait de quoi. Voir une fille de 17 ans, tenir dans ses bras un petit bébé d'à peine un an, çàa pouvait être ironique, et pourtant, il n'avait pas l'air de vouloir rire. Je lui souris, et lui demanda : « Tu veux la prendre un peu? » Sans trop savoir pourquoi, je faisais confiance à Chace et Suzie tendait ses petits bras vers le jeune blond. Si il refusait, il allait me vexer, et connaissant Suzie et sa nature pleurnicharde, elle allait surement se mettre à pleurer...pardon, à crier parce que quelqu'un résisterais à son petit minois.

PS : Pardon, c'est plus que nul, mais je n'ai pas énormément d'idées.

Pour ma part, je vais bien! Comme tu dois le savoir, car toute l'école est au courant, je suis encore à la recherche du père de ma Suzie. Oh grand hasard, tu ne le connaitrais pas?

Je me sentis perdre toutes couleurs. En gardant mon visage impassible, je me rendais pourtant compte que mes joues étaient blanches, voir transparentes. Je tentais de me reprendre et de faire reprendre la couleur rosée naturelle de mon visage. En me mordant l'intérieur des joues, je me fis mal mais je sentais mon visage chauffer. Enfin, j'étais à peu près normal. L'atmosphère était pesante et je me forçais à sourire.

Il se pourrait bien, en effet ! Que donnes-tu en échange de mon information ?

Quoiqu'elle donne, je ne lui dirais rien. Elle devrait s'en rappeler toute seule, comme une grande. La petite tendit les bras vers sa mère qui la prit contre elle. Cette vision me fit sourire. Elles étaient vraiment trop mignones. Ma fille et ma... ma quoi, d'ailleurs ? Stefan me sourit.

Tu veux la prendre un peu ?
Oui, bien sûr !

La petite tendait de toute façon les bras vers moi et ses grands yeux hypnotisants étaient fixés sur moi. Elle était vraiment magnifique. La soulevant, la faisant passer par dessus la table et la prenant ensuite délicatement dans mes bras, je n'avais pas lâché le regard magnifique de ma fille.

Elle est vraiment belle. Elle tient beaucoup de toi.

Je ne me rendis compte de ce que j'avais dit que lorsque je vis le petit sourire sur les lèvres de Stefan. Oui, elle était vraiment belle. Je ne pensais pas pouvoir trouver meilleure mère pour ma fille. Même si je ne faisais pas encore très bien à l'idée d'avoir une fille ! J'avais quoi, 16 ans ? Ouais, c'est ça. 16 ans et père. Ca fait bien, sur le CV... Statut ? Père... Ah ouais. Je comprenais un peu mieux pourquoi mes parents allaient carrément pêter un cable lorsque je les leurs présenterais... Mais je ne les abandonnerais pour rien au monde.

Alors comme ça, Chace Stevenson était accrocs aux petite mini filles? Je fis un large sourire lorsqu'il dit que la petite tenait beaucoup de moi. Je ne savais pas trop quoi lui répondre. « Héhéhé! », Je n'aimais pas quand Kisha rigolais comme ça. Ça montrait qu'elle me cachait quelque chose. Je ne savais pas quoi, mais je voulais le savoir. « Bon... Kisha, dis moi ce que tu me caches...S'il te plait... ». Je connaissais Kisha, et je savais qu'elle n'allais évidemment pas me dire ce qu'il se passait. Je regardais Chace et ma fille. Elle avait l'air d'aimer beaucoup le blond qui était en train de la chouchouter. Je remarquais que moi aussi, je m'attachais de plus en plus à lui. Kisha eut de nouveau ce rire diabolique et elle me dit : « Il y a un mot qu'elle n'a jamais dit, pas vrai? »,Je ne savais ce qu'entendait Kisha par là. Encore des énigmes, je détestait ça, et elle le savait. Mais quelques temps plus tard, je compris cette question. Ma petite fille murmurait un mot. Pourtant simple en lui-même, ce mot me fit comme un electro-choc. Papa. J'écarquillais les yeux. Les souvenirs me revinrent en un éclair. La fête. Ce jeune blond. Ce n'était autre que Chace. Le garçon qui tenait ma fille dans ses bras était son père. Son propre père. Mon corps fut parcouru de frissons. Je regardais Chace et lui dit, comme si c'était quelque chose d'obligatoire : « C'est toi? Chace? C'est toi? Pourquoi? Pourquoi ne pas me l'avoir dit? »
Je ne savais pas trop quoi ressentir entre la haine, l'amour et la responsabilité pour la personne qui était devant moi. Sans hésitation, je lui repris Suzie des mains... Pourquoi? Pourquoi devrait-ce être lui le père de ma fille?

[HJ : Nuuul]

« Dans ta tête Stefan... Je t'avais dit qu'elle était bizarre la nouvelle... », Je n'avais aucune envie de lui répondre. J'étais beaucoup trop choqué pour ça. Je détestais l'idée que Chace Andrews Stevenson soit le père de mon enfant. De ma petite fille. Un garçon si irresponsable? Impossible. « Et pourtant... Héhé! ». STOP! Je savais que Kisha l'avait entendu, et je savais qu'elle était assez intelligente pour me laisser "seule" en ce moment. Chace parla, à mon plus grand soulagement, et à mon plus grand étonnement. Il prenait ses responsabilités. Tant mieux. Je n'en pouvais plus. Le petit bébé tendis les mains vers son...père. Il me la reprit des mains. Je tournais la tête, et dehors, vit une femme, une vieille femme. Elle était blonde. Comme Chace. Je regardais Chace. Lui aussi l'avait remarqué. Je ne savais pas comme réagir, et je ne savais pas qui elle était, même si lui, Chace, avait l'air de savoir qui elle était. Je regardais Chace et le questionnait de regard. Il serrait Suzie dans ses bras. Je regardais la petite. Je lui caressais les cheveux. La femme blonde entra en trombe dans le café et s'approcha directement vers notre table. Elle se positionna à mes côtés, tout en gardant quelques mesures de distances. Elle regardais Chace d'une façon énervée. Mais qui était-elle?

Un mot me vint à l'esprit : mère. Cette femme devait être la mère de Chace. Peu loin derrière suivait un homme, la quarantaine, tout aussi blond que la femme. La famille de Chace? Et ben...je ne pensais pas que la rencontre avec la famille arriverait si vite, et vu comme elle avait commencé. Elle ne serait pas des plus heureuse d'après moi. Le père me regardait avec des yeux noirs de colère.

[HJ : Nuuul]