Je ne croyais pas que ce satané professeur m'ait donné une heure de colle juste parce que je lui avais dit ce que je pensais... A six heures du matin, en plus ! Déjà que je ne dormais pas de la nuit, il fallait que je chamboule tous mes horaires pour pouvoir aller honorer cette colle...

Le soleil se couchait à peine mais j'ouvrais les yeux. Passant mes jambes par-dessus mes draps, j'attrapais mes habits et courrais sous la douche. Il devait être dix-neuf heures, à tout casser. J'avais bien assez de temps pour me faufiler dans la forêt, regarder le soleil disparaître et réfléchir calmement à mon heure de colle. Pourquoi j'étais collée, déjà ? A part pour avoir dit au directeur des Serpentards ce que je pensais de lui. En tout cas, mes pas me guidaient tous seuls dans la clairière.

J'arrivais trop tard. Le rouge disparaissait déjà derrière la cime des arbres. Je me laissais tomber sur le sol et sentis le froid me piquer le dos. J'avais oublié de prendre ma veste et je me relevais d'un bond. J'allais passer ma nuit à rôder dans les couloirs, comme d'habitude. La neige était bien tombée et je mis plus d'une heure pour rentrer au Château. Je n'allais pas me dépêcher non plus. J'avais toute la nuit.

Les couloirs noirs de monde la journée étaient tout simplement déserts la nuit tombée. Pourtant, c'était très beau, le calme des couloirs vides et lugubres, certaines fois. Les pas qui résonnent, rompant le silence. La lumière de ma baguette et celle des torches lançaient des ombres sur les murs. Mes pensées partaient dans tous les sens et certaines choses tristes me faisaient rire. Sans aucune raison. La nuit passait. Trop lentement. Trop vite. Trop... lumineuse. La lune était presque pleine et la neige rayonnait sous ses rayons. La douce lumière de la nuit sur mon visage avait simplement quelque chose de rassurant. Et je ne pensais plus du tout à ma colle.

Les premiers lève-tôt commencèrent à descendre les escaliers et je me rendis compte que je devais peut-être descendre dans la classe de Blood. Je remontais en courant jusqu'au dortoir et pris mes affaires avant de refaire le chemin inverse. La Grosse Dame hurla lorsque je la poussais un peu trop violemment mais je n'en avais rien à faire. Si j'arrivais en retard, j'allais ramasser...

Je poussais la porte de la salle et entrais lentement.