Le réveil sonna. Tôt. Et pour une fois, personne ne hurla d'injures, personne ne cria au réveil d'arrêter de sonner. Car, aujourd'hui était un jour spécial. Aujourd'hui, nous sortions à Pré-au-lard. Avec hate et bousculades, les mecs du dortoir sortirent et se ruèrent dans les douches. Allongé dans mon lit, je regardais d'un oeil endormis l'effervescance générale.

Mon chat sauta souplement sur mon lit et vint réclamer un câlin, une caresse. Avec un sourire, je laissais mes doigts fins glisser dans son poil soyeux.
Une fois sûr que les douches étaient plus ou moins libres, je sautais hors de la chaleur réconfortante de mon lit et filais me glisser sous l'eau, mes habits sous le bras. Une demi heure plus tard, lavé et essuyer, je tentais vainement de coiffer mes cheveux désordonnés.

Je courus dans les escaliers. me rendant compte que, si je ne me dépêchais pas un minimum, je ne pourrais soit pas manger soit pas partir. J'étais en retard. Comme d'habitude, en même temps.
Je me laissais tomber sur un banc serpentard, attrapais une pile de crèpes, du chocolat, de la confiture, du sirop d'érable et commençais à manger mon repas. Les autres me regardaient comme si j'étais fou. Et ben quoi ? Je suis juste... un peu en retard. Un peu beaucoup, même.

Levant les yeux au ciel, je pris mon assiette pleine et courus dans mon dortoir. Préparant mes affaires d'une seule main, mangeant de l'autre, je réussi à me retrouver dans les rangs avant la fin du discours des profs. Mon assiette avait fini sur un bureau, je savais que les elfes s'en occuperaient.

Le trajet se fit dans la bonne humeur et le froid. Serrant ma cape sur mes épaules tout en riant avec mes amis, je me rendis compte bien vite que je n'avais besoin de rien à par de solitude. Arrivé au village, je pris congé de mes amis et filais vers la cabane hurlante. Qui ne hurlait presque plus, d'ailleurs. Le frois mordant mes mains, je m'assis sur un rocher et plongeais mes doigts dans mes poches. Mon écharpe verte et argent enroulée autour de mon cou me tenait bien chaud. Ainsi, perdu dans mes pensées, je ne l'entendis pas s'approcher.

Salut.

Je sursautais violemment. J'avais tellement baissé ma garde que je ne l'avais pas entendu s'approcher de moi ni s'asseoir à mes côtés. Chace, mon petit, reprend toi. C'est la deuxième fois que tu baisses ta garde en moins d'une semaine. Bientôt, il va t'arriver quelque chose d'irréversible. Je secouais la tête, lui souris. Je la reconnaissais. Je l'avais vue à plusieurs rendez-vous de partisants. Nous avions parlé de beaucoup de chose et je la considérais comme une amie. Une chance pour elle sinon, elle ne serait pas dans un état recommandable après m'avoir surpris comme ça. Elle s'appelait Taylor, une très jolie fille, au caractère pas franchement facile mais que j'appréciais car elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Une très bonne chose dans notre situation.

Salut Taylor. Comment vas-tu ?

Une très légère pluie, le genre de pluie qui nous trempe jusqu'aux os en moins d'une minute se mit à tomber. Créant une bulle autour de nous, je me tournais vers mon amie. Ce n'est pas que je n'aimais pas l'eau mais que je n'aimais pas être mouillé si je sais que je peux me protéger. Si des moldus étaient passés par là, j'aurais dû faire disparaître la bulle en moins de temps qu'il faut pour le dire. Heureusement que je savais que les moldus n'osaient pas venir ici. Une soit-disant malédiction les faisaient trembler dès qu'on en parlait. Très utile comme endroit si on veut être tranquille.

La magnifique jeune fille à mes côtés me regardait. Je me permis de la contempler un peu, après tout le temps qui avait passé, j'avais besoin de me remémorer son visage. Des traits fins, envoutants. Des yeux magnifiques, une bouche qui semblait continuellement en attente de baiser. Un corps grâcieux, tout à fait ennivrant à regarder. Je savais qu'elle était allée au bal avec une sorte de mec. Une sorte tout à fait en menace de mort, à mon avis. Enfin bref. Ses mains fines étaient cachées dans ses poches et ses joues rosies par le froid qu'on avait juste envie d'embrasser. Oui, ma petite Taylor m'avait manqué.

La jeune fille sembla navrée de me voir sursauter. Et oui, un moment de faiblesse est si vite arrivé. Ma garde qui baisse à peine et voilà que je n'entend plus les pas d'une amie alors qu'elle s'approche de moi. Je devais sûrement avoir du sommeil en retard ou trop d'idées dans la tête. C'était vraiment perturbant mais bon, je n'y pouvais pas grand chose non plus.

Plutôt bien. Et toi, depuis l’temps?

Sa voix enflamma des souvenirs. Je nous revoyais, courant dans la neige en pleine bataille de boule de neige glacée, les chocolats chauds, les discutions, les fous rires et les escapades pendant la nuit pour aller voir des choses que nous n'aurions sûrement jamais dû voir. Notre curiosité était notre plus grand atout lorsque nous étions ensemble. Je me rendis compte qu'elle m'avait manqué, cette peste.

Ca va... Tu sais comment c'est, les histoires de famille et autres.

Je savais très bien qu'elle comprenait l'allusion à peine cachée des réunions entre partisans, parfois avec le Lord, parfois sans mais toujours avec une motivation et une soif de pouvoir qui ferait peur à quelqu'un de l'extérieur. Je lui souris. Je ne me rappelais pas l'avoir vue aux dernières réunions. Peut-être qu'elle avait changé d'avis... Ou alors quelque chose l'empêchait de venir. Enfin, elle me le dirait bien assez tôt.

Ouais… C’est pour ça que tu me donnes plus de nouvelles? Tu as trop d’histoires à régler…

Sa réponse me laissa sans voix. Je n'avais pas donné de nouvelles, d'accord. Mais elle aussi aurait pû venir me voir, dans la salle commune ! Ou même m'envoyer une lettre ! Nous étions dans la même maison, nous nous croisions souvent et jamais nous n'avions pris le temps de partir dans des discution comme avant. Ces discutions qui me manquaient tant.

En gros... Mais toi aussi tu aurais pu donner des nouvelles, ma jolie. Je n'attendais que ça.

Et c'était vrai. Les fous rires totalement fou au milieu de la nuit ou de la journée, mais dans une réunion importante ou les "enfants" n'étaient habituellement pas acceptés. Et nous nous faisions mettre dehors, morts de rire, alors que nos parents avaient presque honte. Presque, car ils peuvent toujours nous renier. Cette pensée me fis sourire. Jamais nos parents nous feraient ça. De toute façon, s'ils le faisaient, nous nous achèterions un apparement où vivre, tous les deux. Ouais, là, je divaguais peut-être un peu. Mais l'idée était bonne. Et illustrait bien le fait que, si l'un des deux avait besoin de l'autre, nous serions toujours là. La preuve, nous ne nous étions pas vu depuis un long moment et nous nous parlions comme si nous ne étions jamais quittés.

Tu as raison, j’aurais dus venir te parler directement, c’est de ma faute. Mais maintenant, je suis là et on peut enfin se retrouver comme avant, si tu veux toujours de moi dans ta vie!

Je l'attirais dans mes bras en riant. Bien sûr que je voulais d'elle dans ma vie ! Comme si j'allais laisser tomber la meilleure amie que j'ai jamais eu ! Son rire se mêla au mien, me faisant encore plus penser à nos folies. Je me rendais compte que je ferais tout pour elle et que c'était une de mes faiblesses. Si jamais quelqu'un s'avisait de lui toucher ne serait-ce qu'un seul cheveux........... Le pauvre ne tiendrait pas longtemps en vie. Taylor était comme une soeur, pour moi. Soeur, meilleure amie, je ne le savais pas vraiment. Mais j'étais proche d'elle. J'espérais que le Lord n'utiliserait jamais cette faiblesse contre moi. Et qu'il n'utilisera pas non plus ma cousine. Les deux filles de ma vie.

Je te veux dans ma vie, ma jolie ! Bien entendu ! Comme s'il pouvait en être autrement.

Je me mis à la chatouiller. Je n'avais pas ris depuis trop longtemps. Ce fut comme une délivrance. Pendant un moment, tous les problèmes, toutes les disputes, tous les mensonges seraient oublié. Pour notre plus grand bien, à mon avis.

Le rire faisait un bien fou. Je me rendais compte seulement maintenant que, de un, elle m'avait manqué, cette peste, de deux, je devais rire pour me sentir libre, de trois, elle m'avait manqué. Quoi, je l'ai déjà dit ? Mais non... Elle me rendait mes chatouilles, riant comme un folle. Son rire cristalin était totalement divin. L'entendre résonner devant la cabane hurlante formait un contraste de toute beauté. D'un côté, la "malédiction" de la maison. De l'autre, l"innocence" de Taylor. C'était magnifique.

J’ai entendu dire que ce soir, il y avais une réunion de tout les professeurs, sa te dis d’y aller?

Je me rappelais très bien l'endroit où se trouvait la salle des profs et nos escapades pour entendre ce qu'ils avaient à dire sur nous. Au début, c'était juste pour entendre nos notes en avance, les commentaires qu'ils avaient à faire sur nous, les choses qu'ils ne disaient pas en classe. Et finalement, on avait fini par rester toute une nuit à écouter les profs rire entre eux, se chuchoter à l'oreille, aussi. Mon sourire éclatant aurait pu avoir lieu de réponse mais je préfèrais le dire à voix haute.

Bien sûr que je suis partant !! Les fous rires qu'on va se prendre, ça va être génial !

Une idée germa dans mon esprit. Du chocolat et des pop-corn s'imposaient, évidemment. Mais une bouteille de Bierreaubeurre allait être de la partie. Je tenterais d'en acheter une pour le soir. Et peut-être quelque chose d'alcoolisé. Si les profs nous chopaient, devant leur salle, avec de la nourriture et de l'alcool, caché sous la cape, nous étions mort. Et ça allait être génial. Si nous ne nous faisions pas choper, nous allions rire comme des fous. Si nous nous faisions choper, nous serons coller ou renvoyer. Soit pour une année, soit pour quelques jours. Et ça allait être très drôle.


Sinon, quoi de neuf chez toi ?

Pleins de choses. Genre, des réunions que tu as loupé mais dont tu as dû avoir les résumés. Ma mère qui est tombé malade. Des délires avec Taylor pendant les réunions. Et la visite de.... à la maison. J'avoue, j'ai flippé un moment quand mon père me l'a annoncé. Et toi ?


Je me rappelais le soir de l'annonce. Mon père était venu dans ma chambre pour me dire de tout ranger et de me préparer. Ma robe de sorcier noir était apparu devant moi et mon père était sorti, me laissant quelques secondes pour me changer. Je n'avais pas compris tout de suite et j'avais violemment sursauté lorsque mon père m'avait enfin dit pourquoi on devait se préparer. Et la soirée était gravée dans ma tête pour toujours. Pas que dans ma tête d'ailleurs. Sans m'en rendre compte, je touchais légèrement mon bras. Et, jetant toutes ces pensées hors de mon esprit, je me tournais vers ma Taylor et lui sourit en la chatouillant.