Une journée comme les autres venait de se dérouler sous mes yeux. Fatigué de toutes ces tensions entre les maisons, je ne songeais qu'à me réfugier sous ma couette, avec mon chat dans les bras. Un sourire mauvais étira mes lèvres quand je me repassais la journée en tête.

Aucune nouvelle de ses parents. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, dirait certains. Le problème étant qu'ils étaient censés m'écrire pour me parler de leur rendez-vous avec notre maître. Je grimaçais à cette idée. Si quelque chose leurs était arrivé, je devrais partir de Poudlard pour les retrouver. Et je n'en avais aucune envie. J'aimais beaucoup flâner dans les couloirs et terroriser les plus jeunes lorsque je n'ai pas cours.

En plus de cela, pendant le cours de sortilège, un Gryffondor m'a tellement énervé que j'étais à deux doigts de lui balancer un sortilège impardonnable, sous les yeux du prof. Pas sûr que ça passe bien. OK, pas sûr du tout, même. Si seulement une école pour mages noirs existaient ! Je demanderais sur-le-champs à mes parents de m'y inscrire. Et encore, je n'aurais pas le temps de le faire que je recevrais déjà ma lettre d'admission. Mon père est au courant de tout, quand il s'agit du Mage.

La nuit était tombée depuis longtemps, la salle commune était calme et le feu me réchauffait. Je jetais un oeil sur ma montre et vis qu'il était bientôt minuit. Avec un sourire, je montais dans mon dortoir, attrapais une cape d'hiver, mis des Docs et sortis, sans faire un seul bruit. La forêt interdite était, comme son nom l'indique si bien, interdite. Pourtant, c'était un endroit où j'aimais aller pour réfléchir, pendant la nuit. Utilisant un passage très utile que la carte du maraudeur m'avait indiqué, des années auparavant, je me glissais hors de l'enceinte de Poudlard. L'air frais glissa sur mes joues, les rendant glacées en moins d'un instant.

Levant les yeux vers la lune, je vis un croissant, brillant. Magnifique, envoutant. Un sourire aux lèvres, je me dirigeais vers un arbre que j'entrepris de grimper. Arrivé à sa cime, je m'adossais au tronc et, serrant ma cape contre mon torse, me perdis dans mes pensées. Le Mage, mes parents, ma cousine. Les Sortilèges Impardonnables, aussi. Je me devais de m'entraîner. Mais sur qui, comment ? Ces questions étaient simples et si complexes. Ma chère cousine me demandait souvent de l'aider à s'améliorer. Je ne le pouvais. Non seulement je devais m'occuper de moi mais en plus, je ne savais pas ce qu'allaient dire ses parents s'ils l'apprenaient. Et je n'avais pas vraiment envie de mourire tout de suite.

La lune passa au dessus de ma tête. Brillante. Comme si c'était un soleil. A la seule différence que le ciel était noir. J'aimais la nuit. Beaucoup. Tournant mon regard vers le sol, je vis une fille sortir du passage. Sourire. Je me laissais glisser le long du tronc, me retrouvant sur le sol en moins de temps qu'il faut pour le dire. Discrètement, je la suivis. De longs cheveux bruns, hypnotisants. La belle s'assit sur un rocher. Au claire de lune, je vis ses joues luirent. Elle pleurait ? Vraiment... En voulant me rapprocher un peu plus d'elle, je marchais sur une branche qui avait eu l'audace de se glisser sur mon chemin. Et en plus, elle osait craquer ! Fermant les yeux, pinçant les lèvres, je regardais la fille qui avait sursauté. Encore un pas. Les branches devaient s'être donner rendez-vous sous mes pieds. Cette fois, la jeune fille prit sa baguette et se leva.

Il y a quelqu'un ?

Je secouais la tête, avancant d'un pas pour me retrouver éclairé par les rayons de lune.

Salut. Tu fais quoi ici ?

La fille me dévisageait. Ouais, je la connaissais, de vue en tout cas. Eileen... quelque chose. Je crois qu'on avait des cours ensemble mais je ne lui avais jamais vraiment parlé. Ce n'est pas parce qu'elle était dans la même maison que moi que je devais bien m'entendre avec elle ! En même temps, comment pouvait-on ne pas apprécier une fille pareille. De magnifiques cheveux longs, bruns avec des reflets envoûtants. Des yeux noisettes assez... perturbants. Et surtout, un corps de rêve. Les filles devaient être très jalouses et les mecs lui courir après. Cette pensée me fit sourire. Oui, les mecs devaient tomber sous son charme dès qu'elle le voulait. Je sentais que j'allais bien m'entendre avec elle. Non seulement elle était belle comme une déesse, elle était une partisanne du Mage mais en plus, elle manipulait autant que moi. Voir plus... Mmmm en fait non, pas plus. Mais autant, oui.

Besoin de prendre l'air. Je me permets de te retourner la question Stevenson.
Moi ? Mais qui a dit que j'étais dehors ?

J'utilisais mon sourire innocent qui allait si bien sur mon visage. Sourire que j'effaçais assez rapidement, redevenant sérieux.

J'avais besoin d'être au calme. Tu veux parler ? Je t'ai vu pleurer...

Je m'assis sur le rocher qu'elle venait de quitter, lui faisant signe de s'asseoir, me demandant si elle allait me faire confiance immédiatement. Si oui, c'est qu'elle était moins intelligente que ce que j'avais cru. Même si ma curiosité naturelle me hurlait de la questionner sur la raison de ses larmes.

La jeune fille semblait sur la défensive. Très bien. Exactement ce que j'attendais d'elle. Si ça n'avait pas été la cas, j'aurais été très déçu. Se redressant de manière hautaine, inconsciemment, elle essuya ses joues d'un air rageur. Message reçu ma princesse de glace. Tu vas en parler mais bien plus tard lorsque je t'aurais prouvé que je ne suis pas un horrible salaud qui vend les secrets des autres. Enfin, presque. Mais pas des personnes que j'apprécie. Avec un peu de chance, j'arriverais à lui faire comprendre ça.


Premièrement, je ne pleurais pas. Deuxièmement, je ne vais pas me confier au premier mec qui se pointe devant moi. Troisièmement... Je ne pleurais pas.

Ah, la répétition d'une idée pour s'en convaincre... Un très vilain mensonge. Mais je comprend que tu ne veuilles pas en parler, Down.


Ah, je me rappelais son nom de famille. Peut-être que je l'avais croisé à une réunion, qui sait ? Non, une beauté pareille, je m'en rappellerais. Alors pourquoi son nom m'avait-il fusé dans l'esprit ? Bref, trop de question pour moi même. Eileen était vraiment captivante. Son côté tendre ne devait resortir qu'avec sa famille. Tiens, une chose que je comprenais parfaitement !


Le silence dans la forêt laissait résonner nos paroles. Je lançais un sort pour que personne ne puisse nous écouter. Non seulement je n'avais aps envie qu'Eileen se sente mal à l'aise mais en plus, cette conversation ne devait pas arrivé aux oreilles d'une Miss que je connaissais par réputation. Et je suis sûr que ma belle non plus. Attend, mais d'où ils sortent, ces surnoms ? Vraiment, je crois que je suis en manque de sommeil. Me retournant complètement vers Leen, je lui fis signe de s'asseoir, ajoutant que je n'allais pas la manger.

Eileen vint s'asseoir sur le rocher. Un sourire étira mes lèvres. Oui, vraiment magnifique, comme fille. Je savais grâce à notre ragoteuse que la belle avait un amour. Christopher Price. Je n'avais jamais eu l'occasion de parler avec lui mais de loin, il semblait suffisant et arrongant. Qui sait, on pourrait très bien s'entendre ! Ou pas.
Avant que je ne lui pose la moindre question, elle mit les choses au clair.

Je ne compte pas te parler de mes états d'âmes alors économises ta salive, Chace.

Je haussais un sourcil, un sourire flottant sur mes lèvres. Tiens tiens tiens. Elle me connaissait peut-être plus que ce que je pensais. Ou peut-être pas. Enfin, elle savait mon prénom. Cela ne voulait pas dire qu'elle me connaissait.

Je n'allais pas te poser de questions, ma chère. J'avais bien compris que tu ne voulais pas en parler.

J'étais peut-être blond. Mais blond ne rîmait pas avec idiot, aux dernières nouvelles. Mon regard glissa vers la lune, blonde elle aussi. Son éclat m'appaisa, comme à chaque fois. Elle avait un pouvoir fou sur mon esprit, cette belle blonde.
Revenant auprès de Leen, je me penchais en arrière, appuyant mon dos contre le rocher. Je n'aimais pas me crisper pour rien.

Qu'est ce que tu racontes de beau, sinon ?

Remonant mes genoux contre mon torse, je posais mon menton entre mes coudes eux-mêmes posés sur mes genoux. Penchant légèrement la tête sur le côté, pour mieux voir Leen, je soufflais sur une mêche de cheveux qui me gênait. Je devais absolument aller couper tout ça.

La jeune fille vit Chace hausser un sourcil et un petit sourire se dessina sur les lèvres du Serpentard. Ce dernier reprit la parole peu de temps après.

« Je n'allais pas te poser de questions, ma chère. J'avais bien compris que tu ne voulais pas en parler. »

Tant mieux ! Au moins il ne faisait pas de cette catégorie de garçons lourds qui veulent absolument tout savoir de vos états d’âmes. Eileen en avait beaucoup rencontrés, d’ailleurs un d’entre eux avait fini par recevoir un sortilège Bloclang tellement il avait exaspéré la Serpentarde. celle-ci ne put s’empêcher de sourire doucement en se souvenant de cette anecdote.

« Qu'est ce que tu racontes de beau, sinon ? » Demanda le blond, sortant Eileen de ses souvenirs.

« Pas grand-chose, hormis mon insomnie qui m'a poussé à venir ici. » Répondit calmement la jolie brune.

En y repensant, elle n’était toujours pas fatiguée. Elle se demandait même si elle allait dormir cette nuit. Le vent souffla, ce qui fit voler les longs cheveux de la Serpentarde et la fit frissonner. Elle resserra sa cape autour d’elle et se dit qu’elle aurait mieux fait de s’habiller plutôt que de sortir en chemise de nuit. Cette dernière avait beau être assez longue , elle ne lui arrivait qu’aux genoux et laissait le bas de ses jambes nues.

« Et toi ? Qu’as-tu de passionnant à me raconter ? » Reprit la petite brune.

Un sourire fugace traversa mes pupilles pour venir s'incruster sur mes lèvres. Mais sourire fugace est sourire fugace. Je la regardais brièvement, une nouvelle fois, avant de lever mon regard vers le ciel.
_Et bien...je me demandais comment compter les étoiles en une heurer, mais il me semble soudain que c'est impossible.
Je la regardais, un sourire moqueur sur mes lèvres. Elle leva les yeux, suivant mon mouvement. Je me levais, leste. D'une main rapide, je fis mine d'épousseter mon vetement, puis glissais ma main jusqu'aux mèches blondes légèrement agitées par le vent... Pfff, je devenais trop poètique, là.
_Tu ne crains pas attraper froid?
Ma voix, douce, semblait vraiment déplacé quand mes yeux se posèrent sur ses mollets. Je souris, puis me rassit, dégourdi.
_Dis moi, ma jolie...que pense tu d'être à Serpentard?

(Désolé, vraiment plus d'inspiration à la fin. Je me rattrape au prochain, promis.)

Non, et puis, il ne fait pas si froid que ça.

Pourtant, elle avait frissonné. Un léger sourire étira mes lèvres. Soit elle ne voulait pas paraître trop "humaine", soit c'était juste passagé. Dans tous les cas, elle réfléchit avant de répondre à ma deuxième question. J'en profitais pour replonger mes yeux dans le ciel noir passionnant pour celui qui sait quoi chercher.

Je suis honorée d’être à Serpentard. J’y suis à ma place, je ne me serais pas vu dans une autre maison que celle-ci… Peut-être Serdaigle, et encore. La majorité de ma famille y a été, mon père, son propre père… Depuis que je connais l’existence de Poudlard, je savais que j’irais chez les Verts et Argents, et je savais que je désirais plus que tout y allait. Et, étant donner que j’ai toujours ce que je désire…

C'était à mon tour de réfléchir. Mon cerveau se mit rapidement en route et je décriptais ses paroles. Apparemment, elle n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste. Et semblait savoir qu'elle allait entrer chez les Serpents alors qu'elle n'avait jamais vu Poudlard. Cette pensée me fit sourire.

La force du mental sur l'esprit aurait-il pus influancer le choix du chapeau ? Non, c'était un être magique plus intelligent que ça. Mais après tout, l'histoire de Harry Potter nous montrait bien que, si on le demande, le choixpeau pouvait très bien ne pas nous envoyer dans une maison. Mais, cette histoire était sûrement pleine de faits faux et créé pour monter le chouchou Potter. Bref, nous n'étions pas dans une histoire et Eileen avait été envoyé chez les Verts, un point c'est tout.

Intéressant. N'aurais-tu pas l'habitude que rien ne te résiste ?

Je plongeais mon regard dans le sien, très intéressé par la réponse. Cette fille avait tout d'une Serpentard. Sournoise, belle, charismatique et manipulatrice. Du moins, c'est ce qu'on en disait. Cela restait à prouver mais elle commençait à mettre des points du bon côté. Mon sourire s'étira un peu plus. Et elle avait réussi à embobiner Christopher, le célibataire le plus convoité. Bien joué, ma chère.